mercredi 31 janvier 2018

Invierno.


Aussi vrai que le reste, mon millième visage clos à tout, parfois glacial, mon centième langage sec par coups, souvent brutal, mes derniers silences durs de roc et prêts à tout, indéfiniment figés dans le temps et laissés là sans pudeur, pour attiser feu le feu de nous. Suffirait simplement que je cesse, tu l'imagines bien, que j'en fasse comme il est de coutume un joli dessin. A cette idée je ne suis que joie, allégresse, et crayons en main je me perds, digresse, ne sachant plus m'adresser à l'humain. 
Que fais-je si ce n'est gesticuler et m'affairer vainement ? Pour tes yeux en zéro-un, les leurs tout plein de jugement, - et bordel j'en ai bien assez des miens, laissez-moi un instant -. Le revoilà plus beau et fort que jamais, mon monstre d'amertume, mon cauchemar ambulant. Que je chéris et déteste, l'un et l'autre tout autant.
Cherche un son sous ma bouche, récolte les cris. Mes lèvres brodées en sutures, ma raison en sursis. Mes souvenirs sous leurs airs de refuges ne sont que du verre en bris, et mes songes en madeleine le reflet de ma folie.
Et il s'efface ton visage de douceur, en volutes de mégot mal éteint. De ton cheveu rare à tes dents du bonheur, de ta barbe rêche à tes yeux bruns. Il n'a de cesse de m'échapper, ma quête ne connaît pas de répit, fluide et impalpable je le laisse sombrer, fatalement broyé par l'oubli.

Rendez-vous dans mon prochain rêve.


dimanche 3 décembre 2017

Capillotraction.




Tout bat en moi et se meut sans répit. 

Il n'est question ici que de l'harmonie du vide, de la beauté branlante d'une impossible rencontre. De l'hypothèse selon laquelle ta main pourrait toucher la mienne. De la seule idée que ta bouche puisse entamer mes chairs. Alors que j'y pense je sens que ça craque là-dedans, que ça fond par endroits, et je ne sais qu'en faire. Je t'en donne un peu si tu le souhaites, de ce désir qui déborde. Tu le ferais tien pour un moment, t'en rassasierais sans plus de retenue, amenant là nos corps coagulés sur ton lit grinçant. Des mots aux actes, des pensées à la fièvre.

Écumante de mon ivresse, tendu de ton impatience. Dialogue en bruits sourds, de draps froissés, de bras liés, brodé de feulements suaves, décousu du temps. Moi par ici et toi par-là, plus rien ne bouge. Le cliquetis discret d'une ceinture qui tombe, l'envolée légère de mes quelques vêtements. Baisers gourmands et volatiles sur mon corps offert. Un peu de mon rouge à lèvres essuyé sur le coin de tes lèvres et tout part. Un peu de ton désir en poussée d'Archimède et tout part.

Je suis soupirs.

mardi 29 août 2017

Cruellement vôtre.



Il fait jouer ses mains au dessus de la flamme sans me quitter des yeux, laisse parfois glisser sa paume pour l'étirer. Lumière frémissante, envoûtante, qu'il cajôle sans ciller. Juste assez près pour sentir la chaleur qu'elle émane, juste assez loin pour ne pas se brûler. Un demi-danger qu'il pense contrôler, un jeu facile qui n'aurait pour conséquence qu'une vilaine cloque à percer... 
Toujours le regard punaisé au mien, il finit par retirer ses mains, m'invite en silence à prendre part à ce qui pourrait devenir un défi. Je garde mon sang-froid, du moins je le crois, caresse timidement la flamme qui se couche sous mes doigts. C'est chaud c'est doux, je voudrais m'en saisir mais elle s'échappe et me punit sans équivoque, complètera alors ma collection de brûlures idiotes. Je la frôle, l'agite, me demande comment ce serait, de toucher le feu. Est-ce que ça rape, est-ce que ça pique ? Est-ce que je peux en avoir un peu ? Je cherche une forme propre à cette image qui brûle ma peau, comme on chasserait un mythe. Elle me semble tendre et légère, elle danse, m'invite.
Il pousse ma main d'un geste prévenant, me semble faillir l'espace d'un instant. Décroche enfin ses rétines. Pince la flamme, éteint l'idylle.

mardi 1 août 2017

Nostalgie des tempêtes.



Girouette malmenée par tes souffles,
Aux heures sombres de la nuit,
Agrippée au drap frais,
Semble danser mais s'enfuit.

lundi 24 avril 2017

On a storm.




Je me laisse aller à ce que je déteste, à savoir la paresse intellectuelle et le goût du rien-faire.