mercredi 31 janvier 2018

Invierno.


Aussi vrai que le reste, mon millième visage clos à tout, parfois glacial, mon centième langage sec par coups, souvent brutal, mes derniers silences durs de roc et prêts à tout, indéfiniment figés dans le temps et laissés là sans pudeur, pour attiser feu le feu de nous. Suffirait simplement que je cesse, tu l'imagines bien, que j'en fasse comme il est de coutume un joli dessin. A cette idée je ne suis que joie, allégresse, et crayons en main je me perds, digresse, ne sachant plus m'adresser à l'humain. 
Que fais-je si ce n'est gesticuler et m'affairer vainement ? Pour tes yeux en zéro-un, les leurs tout plein de jugement, - et bordel j'en ai bien assez des miens, laissez-moi un instant -. Le revoilà plus beau et fort que jamais, mon monstre d'amertume, mon cauchemar ambulant. Que je chéris et déteste, l'un et l'autre tout autant.
Cherche un son sous ma bouche, récolte les cris. Mes lèvres brodées en sutures, ma raison en sursis. Mes souvenirs sous leurs airs de refuges ne sont que du verre en bris, et mes songes en madeleine le reflet de ma folie.
Et il s'efface ton visage de douceur, en volutes de mégot mal éteint. De ton cheveu rare à tes dents du bonheur, de ta barbe rêche à tes yeux bruns. Il n'a de cesse de m'échapper, ma quête ne connaît pas de répit, fluide et impalpable je le laisse sombrer, fatalement broyé par l'oubli.

Rendez-vous dans mon prochain rêve.